7 October 2024

Montel (Norway/France)

Le PDG d’EDF defend les liens avec le secteur nucléaire russe

(Montel) Le PDG d’EDF, Luc Rémont, a défendu les liens commerciaux de son entreprise avec la société nucléaire russe Rosatom, affirmant que l’entreprise publique française respectait les sanctions européennes.
Source : Montel : Le PDG d’EDF defend les liens avec le secteur nucléaire russe https://montelnews.com/fr/news/ba6a2bd3-5731-4eef-ba53-9a686a0b1143/le-pdg-dedf-defend-liens-avec-le-secteur-nucleaire-russe

par Muriel Boselli et Caroline Pailliez • 26 septembre 2024

EDF n’a « aucune dépendance à l’égard de la Russie » et ses actions sont « compatibles avec les sanctions [de l’UE] », a déclaré M. Rémont lors d’une audition parlementaire mercredi.

L’entreprise poursuit la vente de turbines de réacteur à Rosatom par l’intermédiaire de sa filiale Arabelle, a-t-il dit. Acquises auprès d’Alstom en 2016 par l’américain GE, les turbines sont retournées à EDF plus tôt cette année.

Il a toutefois précisé que les turbines étaient destinées à des pays tiers, et non à la Russie, pour des réacteurs nucléaires de conception russe.

Ces actions « contribuent d’ailleurs plutôt à la résilience et à la diminution de la dépendance de ces pays tiers à l’égard de la Russie », a-t-il noté.

L’UE a imposé des sanctions au secteur pétrolier russe après l’invasion de l’Ukraine par Moscou en février 2022.

Bien que l’UE ait récemment élargi les sanctions pour inclure les transbordements de GNL russe dans ses ports, le secteur de l’énergie nucléaire du pays reste exempt de toute restriction.

« Pression politique »

L’absence de sanctions à l’encontre du secteur nucléaire russe est due aux « pressions politiques exercées par certains États membres, dont la France et la Hongrie », indique le rapport 2023 World Nuclear Industry Status Report (WNISR), une étude annuelle indépendante sur l’état des réacteurs dans le monde a été publiée au début du mois.

La France est « déterminée à maintenir ses relations nucléaires avec la Russie, que ce soit par l’importation d’uranium enrichi ou par de nombreux projets avec Rosatom », poursuit le rapport.

En Allemagne, des responsables de l’État de Basse-Saxe examinent une demande de la société française d’ingénierie nucléaire Framatome visant à produire du combustible VVER (technologie nucléaire russe) dans le cadre d’une coentreprise avec Rosatom, peut-on encore lire dans le rapport.

L’année dernière, Greenpeace a accusé Framatome et son homologue allemand Siemens Energy de continuer à fournir de la technologie nucléaire à Rosatom, favorisant ainsi les intérêts économiques et géopolitiques du pays.

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