La Russie fournira huit réacteurs nucléaires à l’Afrique du Sud
Par Fabrice Nodé-Langlois
Le Figaro, publié le 23/09/2014 à 20:30
Le géant russe de l’énergie nucléaire, Rosatom, va aider le pays devenu très dépendant des centrales à charbon. Publicité
Les sanctions occidentales contre la Russie, si elles frappent son économie, sont loin de l’avoir totalement isolée. Pour preuve l’annonce du partenariat stratégique qu’elle a conclu lundi avec l’Afrique du Sud.
Le géant russe de l’énergie nucléaire, Rosatom, va fournir à la puissance africaine jusqu’à huit réacteurs nucléaires, soit un projet de 40 à 50 milliards de dollars (31 à 39 milliards d’euros). L’accord intergouvernemental devra encore être transformé en contrat.
L’Afrique du Sud, pays le plus industrialisé du continent, compte deux réacteurs atomiques dans son unique centrale de Koeberg, fournis il y a trente ans par le français Framatome, absorbé depuis par Areva. Le champion tricolore s’était mis sur les rangs dès 2008 pour vendre de nouveaux réacteurs à Pretoria. Areva espérait vendre des EPR. L’Afrique du Sud avait également sollicité le groupe Westinghouse, filiale du japonais Toshiba, pour lui faire une offre.
Très dépendants des centrales à charbon, les Sud-Africains subissent depuis 2008 une crise énergétique. Leur capacité de production est insuffisante au regard des besoins croissants, et les délestages, qui entravent l’activité économique, sont monnaie courante.
La Russie reste «de loin le plus grand exportateur mondial» de nucléaire, rappelle la dernière édition du World Nuclear Industry Status Report, publié par le consultant Mycle Schneider. Rosatom a décroché, ces dernières années, des contrats pour construire des réacteurs en Turquie, au Vietnam ou encore au Bangladesh.